Portrait de Marc Le Fur
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Assemblée Nationale Conseil Régionale de Bretagne Marc Le Fur
Marc Le Fur, Député des Côtes d'Armor, Consieller Régional de Bretagne
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La pratique artistique amateur sous « liberté surveillée »

Le 23 mars 2016

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Selon le Gouvernement, la reconnaissance de la pratique artistique amateur dans la loi serait une « grande conquête » pour l’ensemble des artistes amateurs. Ceux-ci allaient faire enfin l’objet d’une « sécurisation juridique ».

Mais que découvre-t-on au détour de la loi en discussion ces jours-ci à l’Assemblée nationale ?

Tous les députés s’accordent à dire leur intérêt pour ce qu’ils considèrent comme « une formidable vitalité culturelle, populaire ».

Mais, dès que l’on aborde les détails du texte, les choses se compliquent. Ainsi, lors du débat sur l’article 11 A, on découvre que le diable est dans le détail.

Que dit cet article? La Loi indique qu’un décret précisera « la possibilité de faire appel à des artistes amateurs en définissant la limite d’un nombre annuel de représentations et la limite d’un nombre de représentations par artiste amateur intervenant à titre individuel. »

Concrètement, un « bagadou » ou une fanfare qui pouvait donner jusqu’ici autant de représentations qu’il le souhaitait tous les ans, ne pourra plus le faire que dans la limite d’un nombre de représentation fixé ultérieurement par le Ministère de la Culture, que le Ministre de la Culture pourra changer selon son bon vouloir ou les pressions du moment.

Les députés socialistes bretons, eux-mêmes, sont gênés par ce dispositif. Ainsi, le lundi 21 mars, alors que je présidais l’assemblée, M. Ferrand, Député du Finistère, a lui-même  déclaré : « Nous craignons que les pratiques des amateurs soient soumises à un régime de liberté reconnue mais surveillée, que leur capacité de rayonnement soit bridée pour des motifs comme la présomption de salariat. Nous ne les méconnaissons pas mais une demi-mesure est parfois pire qu’une mesure. »

Il est urgent que le Gouvernement cesse de voir l’activité artistique amateur comme une concurrence pour les artistes professionnels, mais bien comme une complémentarité. Ces deux pratiques artistiques ne sont pas étanches l’une et l’autre, les amateurs peuvent devenir un jour des professionnels, les professionnels peuvent encadrer les amateurs. Que le Gouvernement cesse d’appeler « sécurisation juridique » ce qui n’est pas autre chose que l’instauration d’ « une liberté surveillée » comme l’avoue M. Ferrand. Qu’il reconnaisse l’existence des pratiques artistiques amateurs et ne brident pas cet exercice artistique populaire par des contraintes restrictives.

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